Réseau associatif professionnel actif et ouvert, créé en janvier 2013 par Alix Carnot, PonteVia! facilite l’accès à l’emploi de professionnels francophones et italophones, à Rome et dans sa région. La présidente actuelle, Sophie Conrad, nous en dit plus  sur cette association, devenue incontournable au sein du réseau francophone en Italie. Son témoignage nous éclaire sur leurs bonnes pratiques et les stratégies futures que l’association entend mettre en place. Un mot d’ordre: le réseau, essentiel, quel que soit le pays, que l’on soit en recherche d’emploi ou non d’ailleurs.

1. PonteVia s’apprête à fêter ses 5 années d’existence; quels sont les nouveaux défis qui attendent PonteVia! ces prochaines années?

PonteVia! s’est vite affirmée dans le paysage romain car elle répond à un réel besoin, passant d’une trentaine à plus de 120 membres aujourd’hui. Elle a l’agilité d’une structure jeune et dynamique, la solidité d’un réseau professionnel désormais international, mais hélas aussi la fragilité des structures associatives, car elle repose à 100% sur des bénévoles.

Pérenniser et financer notre action est en soi un défi. Mais nous nous attachons à consolider nos savoir-faire et à les développer : l’organisation d’événements mensuels de networking de qualité (Apero-Connection, Conférences…) ; une gamme de formation répondant aux besoins de nos adhérents ; un accompagnement qui (re)motive et (re)donne une impulsion aux projets professionnels de nos membres.

Pour consolider l’ancrage de PonteVia! dans le paysage romain, il nous faut encore renforcer nos liens avec les entreprises italiennes et françaises présentes dans le Latium : les évènements nous permettent d’élargir de manière continue notre réseau et nous travaillons à devenir une plateforme avec laquelle les entreprises veulent collaborer. La qualité et le professionnalisme de notre action sont reconnus, nous souhaitons dorénavant transformer cette reconnaissance en véritables partenariats inscrits dans la durée avec les institutions notamment. Sans l’aide de l’Institut français, le Centre Saint-Louis  à Rome, beaucoup de nos actions auraient été impossible. Je les remercie sincèrement de l’aide précieuse qu’il nous accorde.

2. Quel bilan tirer des activités de PonteVia! depuis sa création en termes d’aide et soutien à la recherche d’emploi pour nos compatriotes résidant en Italie?

Si notre philosophie est la même depuis l’origine – la mise en commun des énergies et du réseau – le soutien à la recherche d’emploi a évolué et prend aujourd’hui plusieurs formes : la mise en place d’une CV-thèque pour relayer plus efficacement les contacts, le partage des offres d’emploi, mais également un processus d’accompagnement par étape (compétences, (re)définition de projet, plan d’actions). Cette structuration est le fruit du professionnalisme de nos experts en Ressources humaines et nous leur en sommes très reconnaissants.

Le bilan est chaque année positif. Bien sûr on aimerait placer 100% de nos membres ! Mais c’est hélas impossible. Nous avons de beaux succès de reconversion, de retour à l’emploi, ou tout simplement d’évolution professionnelle : à Rome et à l’international, ce qui est une grande satisfaction aussi. Pour les autres, le fait de faire partie de la dynamique PonteVia! permet de se former et de rester motivés, le temps que certaines portes s’ouvrent.

3. Que propose actuellement PonteVia! aux entrepreneurs français qui souhaitent créer leur entreprise en Italie?

PonteVia! a aujourd’hui deux pieds : l’emploi et l’entrepreneuriat. La moitié de nos membres s’inscrit dans une dynamique entrepreneuriale, avec des degrés de maturation divers – allant de l’idée d’un projet à la création ou au développement de son entreprise – et donc des besoins spécifiques.

Nous avons naturellement dans notre cercle un réseau opérationnel d’experts capables d’accompagner ou de conseiller les entrepreneurs (expert-comptable, juriste, etc) mais PonteVia! en tant que telle joue davantage un rôle de facilitateur et de « maïeutique ». Ecouter l’entrepreneur, le faire parler sur ses motivations, ses intentions, ses ambitions, l’aider à construire son projet à partir de sa vision de la société et à la partager avec les acteurs de son écosystème… sont des étapes importantes d’un cheminement qui est loin d’être linéaire. Les entrepreneurs sont invités à travailler ensemble et à partager ce cheminement.

Pour ceux qui travaillent seuls, nous leur permettons de se sentir comme un maillon d’une grande chaîne qui ne fait que grandir. Parce que nous sommes persuadés que ce sont des échanges que naissent les projets et la dynamique, PonteVia! organise des sessions de travail en coworking. Nombreux sont les membres à avoir trouvé du soutien et des compétences auprès d’un autre et des projets entrepreneuriaux entre membres commencent également à émerger.

Ensuite, comme pour les personnes en recherche d’emploi, nous leur proposons de profiter de notre réseau et de participer à son agrandissement à travers nos événements mensuels, comme par exemple le « BusinessSpritz », un apéro sur mesure pour nos entrepreneurs, organisé en partenariat avec la Librairie française de Rome au cours duquel nous avons mis en avant une quinzaine d’entre eux.

4. Quels conseils donneriez-vous à un Français qui vient d’arriver en Italie, qui ne sait pas comment se lancer dans sa recherche d’emploi ?

Le 1e conseil : ne pas rester seul ! En s’intégrant à un réseau, non seulement on s’ouvre des portes nouvelles, mais on garde le cap, on rythme sa semaine. On ne peut pas chercher du travail du matin au soir. Il faut trouver un équilibre entre la recherche pure (recherche d’offre et candidature), la formation (compléter son profil en fonction de son projet), et l’investissement dans une cause, un réseau, une association, qui permet de provoquer de nouvelles rencontres, qui pourraient s’avérer décisives pour trouver un poste.

Le 2ème conseil : travailler son italien, et chercher les offres des entreprises italiennes, car c’est le réseau des PME locales qui réserve le plus de bonnes surprises, et où le fait d’être français pourra être un atout. Sans oublier de refaire son CV prenant en compte les exigences des employeurs italiens.

Le 3eme conseil : élargir son champ des possibles. Les opportunités économiques en Italie peuvent être différentes de celles que l’on trouve sur d’autres marchés du travail. Le nouvel arrivant se doit de comprendre les besoins, les attentes des entreprises, de manière à adapter son profil à la demande, quitte à suivre une formation. Un accompagnement tel que celui offert par PonteVia! aide à faire le point sur sa carrière et à identifier des pistes d’évolutions professionnelles non exploitées avant l’arrivée en Italie.

5. Comment définiriez vous l’importance et les caractéristiques du réseau en Italie?

On lit souvent que 70% des offres d’emplois sont pourvues sans être publiées. Le réseau est essentiel, quel que soit le pays, que l’on soit en recherche d’emploi ou non d’ailleurs. En Italie, il est encore plus important, car le fait de se connaître, d’avoir des relations en commun est un gage de confiance. Il est donc d’autant plus nécessaire d’avoir une vraie stratégie réseau : définir ses objectifs, identifier les interlocuteurs clés à contacter, capitaliser sur les réseaux existants, être disponible aussi pour les bonnes surprises ! A PonteVia!, nous avons la chance d’avoir quelques « connecteurs » de talents, qui savent créer des ponts. C’est aussi une compétence à travailler ! Car elle est créatrice de richesses !

Rendez-vous pour l’apéro connection du 21 mars prochain à l’Hotel Art à Rome!

Pour plus d’informations : www.pontevia.net/

Propos recueillis le 2 mars 2018.